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  • Anémomorphose d'un pommier
  • Falaise des Grandes-Dalles
  • Alyte accoucheur
  • Salamandres tachetées
  • Knautie des champs – Succise des prés
  • Ammophila arenaria et pont de Normandie
  • Vallée de la Rançon
  • Canard colvert femelle et canneton
  • Misumena vatia
  • Chlorociboria aeruginascens

(La violette de Rouen et la lunetière de Neustrie)
par Bernard Dardenne

 

Résumé:

Cette étude a été réalisée en 2001 suite à la demande du Conservatoire Botanique National de Bailleul dans le
cadre du programme LIFE-NATURE "Espèces prioritaires, pelouses et éboulis du Bassin aval de la Seine" porté
par le Conservatoire des Sites Naturels de Haute-Normandie et le PNR du Vexin français, afin d'obtenir des
éléments d'information sur la pollinisation des 2 espèces endémiques pour élaborer leur stratégie de conservation.

Des deux endémiques normandes, Viola hispida Lam., la violette de Rouen est, sans doute, la plus atta-
chante. Depuis avril jusqu'à l'automne, elle égaye de ses petites fleurs de pensée quelques éboulis crayeux. Stric-
tement inféodée à ce type de milieu, avec Galium fleurotii var. gracilicaulis et Leontodon hyoseroides, souvent
accompagnés par Linaria supina, elle caractérise une association endémique d'un petit secteur de la vallée de la
Seine, en amont de Rouen : le Violo hispidae galietum fleurotii var. gracilicaulis. Encore présente dans les
années cinquante aux portes de la capitale haut-normande, cette plante a fortement régressé aux cours des derniè-
res décennies. Depuis longtemps, maintenant, elle n'a pas été revue dans sa station classique de Saint-Adrien.
Actuellement, elle ne subsiste vraiment qu'en deux localisations. Ses populations y fluctuent énormément, en
fonction de la durée de vie des pieds, qui n'excède guère 4 ou 5 ans, et au gré de la germination capricieuse de
ses graines. Bien que, au voisinage des endroits où elle existe encore, le sol contienne assurément de nombreuses
graines permettant des réapparitions parfois massives lorsque le terrain est décapé et débarrassé de tout végétal
concurrent, cette espèce est au bord de l'extinction.
Quant à Biscutella neustriaca Bonnet, la lunetière de Neustrie, autre endémique normande, si elle côtoie
parfois la violette, ce n'est que dans des éboulis déjà très stabilisés. En effet, c'est dans des pelouses, pas trop
denses, de type Brometum, qu'elle trouve son optimum. Elle apparaît a priori moins en danger que la violette.
Plusieurs stations existent entre Les Andelys et le confluent de la Seine et de l'Andelle. La germination de ses
graines n'est pas aussi capricieuse et peut se produire aisément dans des sols différents de ceux de ses localisa-
tions habituelles. Ainsi cette crucifère peut s'installer sur les tas de sable des ballastières creusées dans les allu-
vions du fleuve. Compte tenu des remaniements incessants dont ces exploitations font l'objet, le maintien de la
plante est alors très aléatoire. Cependant, l'abandon du pâturage par les moutons sur les coteaux bordant la Seine
entraîne le développement du brachypode et la disparition de nombreuses espèces, dont la biscutelle. Actuelle-
ment, ce ne sont que quelques pentes fortes donc sèches, où la végétation reste un peu clairsemée, qui abritent les
plus belles populations et l'effectif total de cette espèce n'excède pas quelques centaines d'individus.
La situation de ces deux endémiques est, de toute façon, bien précaire. Il est donc important, pour es-
sayer d'assurer leurs survies de bien connaître tous les facteurs intervenant dans leurs biologies et, en particulier,
l'impact de l'action des insectes pollinisateurs dans leurs processus de reproduction.
Cette étude consiste à estimer l'abondance et la fréquence des visites des différents insectes pollinisa-
teurs observés sur Viola hispida (la violette de Rouen) et Biscutella neustriaca (la lunetière), plantes endémi-
ques se trouvant sur la rive droite de la Seine entre Amfreville-sous-les-Monts et Romilly-sur-Andelle (Eure),
afin d'assurer leur maintien.

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